“J’espère combler le vide qu’il y a”: en difficultés financières, de plus en plus d’inscrits à Pôle emploi complètent leur allocation avec une activité partielle

En 10 ans le nombre de demandeurs d’emploi qui enchaînent mission d’intérim, CDD ou contrats courts pour compléter le montant des allocations, a augmenté significativement.

Dans cette agence Pôle emploi du quartier de la Bourse à Paris, des dizaines d’inscrits défilent chaque matin, sans rendez-vous. Brigitte vient se renseigner. La quadragénaire est assistante maternelle libérale. “Je travaille avec trois enfants, mais deux d’entre eux sont partis, explique-t-elle. Ils doivent m’indemniser !” Son salaire actuel est tombé à moins de 1 000 euros contre 2500 il y a deux mois. “Je suis seule. Comment faire pour payer mon loyer ? Comment je fais pour payer mes factures ?, s’interroge Brigitte.

Pour le moment, elle n’a touché que 116 euros de la part de Pôle emploi. “Qu’ils fassent quelque chose. On ne peut pas vivre avec 1 000 euros. Il y a des factures à payer. Même seule, on ne peut pas vivre avec 1 000 euros” Alors que les chiffres du chômage au troisième trimestre sont révélés mercredi 26 octobre, le profil des demandeurs d’emploi est en train de changer. Ils sont de plus en plus nombreux, 700 000 inscrits supplémentaires en 10 ans, à être inscrits tout en ayant une activité salariée à temps partiel. Contraints d’enchaîner intérim, CDD et contrats courts pour compléter leur allocation dans l’attente d’un emploi stable.

Anis Nébri est malheureusement dans cette situation. Bénéficiaire d’une allocation insuffisante, il cumule déjà une série de petits boulots. Le jeune électricien vient déposer son CV dans cette agence d’intérim du quartier de la gare du Nord. “Avec l’intérim, j’espère combler le vide qu’il y a. Je touche une allocation de 520 € maximum par mois, note Anis Nébri.