“Be Here Now” : le chorégraphe Benjamin Millepied nous invite à vivre l’instant présent au Théâtre du Châtelet

Après dix jours de représentation du ballet “Roméo et Juliette” à la Seine Musicale le mois dernier, le chorégraphe Benjamin Millepied était à nouveau sur scène ce week-end avec sa compagnie L.A. Dance Project. Au Théâtre du Châtelet, il a présenté “Be Here Now”, une création entièrement dédiée à une approche purement musicale du mouvement.

Le 25 septembre dernier, la compagnie L.A. Dance Project de Benjamin Millepied offrait aux spectateurs l’ultime représentation d’un Roméo et Juliette revisité. Cette version non-genrée mêlant danse, théâtre et cinéma a secoué la Seine Musicale pendant dix jours. Ce week-end, elle était de retour pour proposer une création qui invite le spectateur à vivre le moment présent.

Le mouvement au service de la musique

Pendant quatre jours, c’est un concentré de Los Angeles qui s’est posé sur le plateau du Théâtre du Châtelet à Paris. Quatre, puis cinq, puis dix… danseurs et danseuses, habillés de blanc et de noir, vibrent au rythme des percussions. Les corps s’adaptent en une fraction de seconde aux différents tempos des instruments, parfois lents, parfois beaucoup plus rapides.

Pendant une heure, les danseurs sourient, respirent, sautent, rebondissent, se croisent et se mêlent, alternant solo, duo, trio, et quatuor avec une belle fluidité. Chaque mouvement accompagne la musique avec justesse et précision. La pièce est portée par un quatuor à cordes composé par Caroline Shaw et par la tonicité percussive du compositeur américain Andy Akiho, qui a fait partie d’un groupe de percussions africain.

Slogans

La scénographie réalisée en collaboration avec Barbara Kruger, emblématique artiste de Los Angeles et pionnière du slogan transformé en art visuel, nous saisit immédiatemment avec des mots en caractères d’imprimerie projetés sur le sol et sur trois écrans géants. Des paroles qui remettent en question les mécanismes de séduction médiatique et publicitaire.

Ce spectacle lance surtout un appel à vivre l’instant présent avec profondeur après deux ans de pandémie et de confinement. Ce sont les retrouvailles avec le plaisir de danser. La scénographie sans artifice nous permet de se concentrer sur ces corps qui subliment la musique. Ce n’est pas une invitation à rêver mais à profiter de chaque son de percussion et de chaque mouvement de danse jusqu’aux moindres détails.

L.A. Dance Project, l’esprit d’une ville

La compagnie Los Angeles Dance Project (LADP) fête ses dix ans d’existence cette année. Elle a été créée par Benjamin Millepied et depuis, elle se développe à grande vitesse dans le paysage chorégraphique. Cette troupe s’inspire et reflète l’âme de la Cité des Anges. “Los Angeles est l’endroit où notre travail se crée et où il a été présenté pour la première fois. LADP est une expérience d’art en direct, c’est maintenant, plus que jamais, un antidote à notre société“, confie Benjamin Millepied sur le site de sa compagnie.

LADP, c’est un mélange de commandes de chorégraphes, de reprises d’oeuvres historiques ou encore de collaborations, interprétées dans des salles et festivals prestigieux au coeur de plus de cent villes dans le monde.

Benjamin Millepied n’a pas terminé de nous surprendre. Il a profité des deux années de pandémie pour tourner en Australie son premier long métrage, inspiré de l’histoire de Carmen. Il sera disponible sur les écrans dans quelques mois.