Une nouvelle tragédie aérienne frappe la France. Quelques jours après le décès de deux militaires français dans une collision entre avions Rafale, le ciel du Var a été marqué par un autre drame. Le vendredi 16 août, un avion civil, un Fouga Magister, s’est écrasé en mer au large du Lavandou, juste avant un spectacle de la Patrouille de France pour le 80e anniversaire du Débarquement en Provence. Le corps du pilote a été retrouvé, et une enquête a été ouverte par le parquet de Toulon, confiée à la gendarmerie des transports aériens.

Un ancien pilote de chasse

La victime, Didier Berger, était un ancien pilote de chasse né en 1959. Sur LinkedIn, Bruno Clermont, ancien militaire, lui a rendu hommage. Didier Berger, âgé de 65 ans, avait racheté le Fouga Magister trente ans plus tôt, un appareil qui symbolisait sa passion pour l’aviation.

Didier avait servi dans l’armée de l’Air de 1980 à 1997, devenant pilote de chasse à Cazaux en 1982, où il a notamment piloté le Mirage 2000. Après sa carrière militaire, il s’était installé dans le sud-est de la France et continuait à pratiquer sa passion pour l’aéronautique en tant que moniteur et amateur de planeurs. Jusqu’à la veille de l’accident, il était encore régulièrement présent lors de meetings aériens.

Une tragédie familiale récurrente

Le destin tragique de Didier Berger rappelle celui de son père, Gérard, qui a lui aussi trouvé la mort dans un accident aérien en 2003. Gérard, ancien pilote de la Marine, est décédé aux commandes d’un Zéphyr, une version marine du Fouga Magister, lors d’un vol acrobatique à Ajaccio. Fait poignant, les deux accidents ont eu lieu à des heures similaires, à 21 ans d’intervalle.

Didier avait assisté au crash de son père. Ce vendredi, c’est à son épouse que les gendarmes ont dû annoncer la terrible nouvelle, alors qu’elle attendait le retour de son mari à l’aérodrome de Cuers.

Un avion emblématique, mais risqué

Le Fouga Magister, avion biplace subsonique, est prisé par les passionnés d’aviation pour sa maniabilité. Toutefois, il comporte des risques, notamment en raison de l’absence de siège éjectable. Mis en service dans les années 1950, cet avion a été utilisé par la Patrouille de France avant d’être remplacé par l’Alpha Jet dans les années 1980.

D’après les témoignages et les images de l’accident, l’avion de Didier Berger s’est abîmé en mer vers 17h, sans que le pilote ne puisse s’éjecter. L’appareil, légèrement désaxé, a piqué du nez avant de s’écraser sous les yeux de plaisanciers et du public. “On a vu l’avion plonger et les débris remonter à la surface”, a décrit un témoin à l’AFP.

Ce crash marque une semaine sombre pour l’aviation française, rappelant les dangers inhérents à cette passion, même pour les pilotes les plus expérimentés.

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