Le Prix Nobel de la Paix 2023 a été décerné à Narges Mohammadi, une militante iranienne emprisonnée depuis plus d’un an. Le comité a justifié cette distinction en raison de son «combat contre l’oppression des femmes en Iran et pour la promotion des droits humains et de la liberté pour tous».
Narges Mohammadi, également lauréate du Prix du Courage RSF, est emprisonnée pour son engagement contre le port obligatoire du voile, la peine de mort, et les abus sexuels en détention. Son combat trouve un écho particulier dans le mouvement «Femme, Vie, Liberté», qui secoue l’Iran depuis plus d’un an. La contestation a émergé suite à la mort de Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne décédée en détention après son arrestation pour un voile mal porté.
Cette attribution revêt une symbolique forte, s’inscrivant dans le contexte du mouvement en cours en Iran. Malgré la répression violente de la contestation, Narges Mohammadi considère que le changement est «irréversible». Elle est actuellement détenue à la prison d’Evin à Téhéran, mais son mari, Taghi Rahmani, réfugié en France depuis 2012 avec leurs jumeaux, la décrit comme «la personne la plus déterminée».
La famille de la militante a réagi en déclarant que l’attribution du Prix Nobel de la Paix représente «un moment historique et important pour la lutte pour la liberté en Iran». Ils dédient le prix à tous les Iraniens, en particulier aux femmes et aux filles qui inspirent le monde par leur courage et leur combat pour la liberté et l’égalité.
Chaque année, les spéculations entourent l’attribution du prix, mais cette fois-ci, les tensions entre les États-Unis et la Chine, ainsi que les coups d’État en Afrique, ont rendu les prédictions plus compliquées. L’institution a dû faire face à la difficulté de choisir parmi 351 candidatures, dont 259 individus et 92 organisations, les noms restant confidentiels pendant 50 ans.